Avec le réchauffement climatique qui sévit et qui menace de plus en plus dangereusement les populations, les glaciers ne cessent de fondre. Peu de temps après le détachement de l’iceberg A23a, la communauté scientifique pèse les enjeux et les grands dangers qui risquent de survenir prochainement. De fait : le glacier Thwaites, aussi large que l’Irlande, menace de s’effondrer. Ce scénario augmenterait de 3 mètres le niveau de la mer.
→ Une fonte qui fait froid dans le dos
Communément surnommé le « glacier de l’apocalypse », le Thwaites se situe dans la partie Ouest de l’Antarctique. Il s’agit d’un impressionnant ensemble de glace, de 600 kilomètres de long et 120 kilomètres de large, sur 1 kilomètre d’épaisseur. Sa fonte totale apparaît alors comme un véritable danger pour l’humanité, et ce à l’échelle mondiale.
Le bord fragilisé du Thwaites, Elizabeth Rush
Comme ses semblables, le Thwaites est dores et déjà victime du réchauffement climatique : il contribue aujourd’hui à 4 % de la montée du niveau de la mer. Le glacier fond : il a perdu pas moins de 1 000 milliards de tonnes de glace depuis 2000. S’il venait à disparaître totalement, il élèverait à lui seul le niveau de la mer de 50 centimètres, menaçant ainsi les habitations de 97 millions d’humains.
En élevant ainsi le niveau de la mer, l’eau atteindrait des glaciers encore préservés des courants chauds, et ferait fondre de nouveaux icebergs. La disparition du Thwaites serait donc un sur-accident, puisqu’elle entraînerait un effet domino de disparitions.
Chaque année, le Thwaites fond un peu plus. Des faiblesses ont d’ailleurs été récemment découvertes : en 2019, une cavité d’envergure avait été repérée sous le glacier, ce qui ne peut que fragiliser l’ensemble. Le glacier de l’apocalypse est constellé de fissures visibles. D’après certaines études, 50 % à 70 % de ces fissures deviendraient fractures.
Un bateau de pêcheurs passant près de l'iceberg, Alexandra Mazur/University of Gothenburg
→ Une stratégie étonnante
Afin de contourner les spéculations catastrophiques, un projet faramineux a été évoqué par un glaciologue et chercheur en géo-ingénierie à l'université de Laponie du nom de John Moore. Ce dernier propose la construction d’un rideau de fer de 100 kilomètres, de sorte à empêcher l’eau chaude de faire fondre le dessous de l’iceberg.
Cette idée soulève d’importants problèmes budgétaires : ce rideau nécessite presque 6 milliards d’euros. Pourtant, Moore est optimiste : il croit en l’investissement des 26 pays signataires du Traité sur l’Antarctique.
Pour l’instant, Moore et son équipe de l’Université de Campbridge travaillent sur des simulations par ordinateur, afin de réfléchir au design le plus efficient. L’objectif est d’installer, pour l’été prochain, un prototype du rideau dans la rivière Cam, à Cambridge. Nombreuses seront les étapes avant de concrétiser les ambitions de Moore, alors que le temps est aujourd’hui compté.
Valgass
Va-t-on vraiment construire un mur de fer géant pour mettre fin à la fonte des glaces ?