Le plus vieil iceberg du monde tirera bientôt sa révérence

L’iceberg A23a, le plus grand et le plus ancien au monde, part à la dérive. Quelques jours après l’ouverture de la COP28, l’observatoire européen Copernicus a déclaré que la fin serait proche pour cet impressionnant bloc de glace. C’est un nouveau pas vers la tombe qu’effectuent en ce moment-même les grands glaciers de notre planète.


L'A23a à la dérive, Richard Sidey

L’histoire de l’A23a

C’est en 1986 que l’A23a se détache pour la première des côtes antarctiques, mais fort heureusement pour lui, il a été retenu par les hauts fonds océaniques, et ce pendant plus de trois décennies. Dès lors, il s’est immobilisé dans la mer de Weddell.

« Cet iceberg s’est détaché de la banquise il y a plus de 35 ans. Il est enfin libre et pénètre dans l’océan austral. Incroyable ! Ce sont des forces de la nature. Ils vont modifier l’environnement et cela va continuer, encore et encore, pour toujours », s’exclame Rob Suisted, photographe.

Depuis quelques jours, l’A23a vogue tranquillement sur les eaux. Les chercheurs estiment qu’il ne tardera pas à atteindre l’île de la Géorgie du Sud, située dans l’océan Atlantique Sud.


Des animaux en péril

Ce petit bout de terre, en apparence insignifiant, renferme une biodiversité très variée et regorge notamment d’otaries à fourrure antarctique. En réalité, la Géorgie du Sud en abrite 5 millions, soit 95 % de la population mondiale.

Si l’iceberg collisionne les côtes de cette île, les conséquences pourraient être désastreuses pour son écosystème. Il pourrait empêcher la faune locale d’avoir accès à la mer, et donc à la nourriture. N’oublions pas que l’A23a possède une surface de 4000 km², l’équivalent de quarante Paris, et qu’il pèserait plus de mille milliards de tonnes.

Une disparition imprévisible

Plus l’iceberg s’éloigne du pôle Sud, plus il se désintègre face au réchauffement des eaux et des vents. Malgré cela, les scientifiques ne peuvent aujourd’hui estimer sa date de disparition.

On ne peut non plus mettre le doigt sur la cause précise du détachement de l’A23a des côtes antarctiques. Il pourrait bien évidemment s’agir des activités humaines et du réchauffement climatique, mais les chercheurs affirment qu’il s’agit dans tous les cas d’un phénomène régulier et naturel.

Selon Frank Pattyn, glaciologue et professeur à l’ULB, il faut s’inquiéter du détachement des icebergs, seulement si la fréquence du phénomène devient trop récurrente.

Valgass

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