Pourquoi dit-on « donner sa langue au chat » ?

C’est une expression très couramment utilisée en France, en particulier chez les plus jeunes. Donner sa langue au chat, c’est abandonner l’espoir de répondre à une question ou à une devinette ; c’est autoriser son interlocuteur à révéler quelque chose qu’il nous avait lui-même demandé de chercher.

« Donner sa langue au chat » serait plus ou moins né de la plume de Mme de Sévigné, célèbre épistolière du XVIIe siècle, qui ne manquait pas d’avoir recours à des métaphores animales pour converser avec ses destinataires. 

Avant de devenir l’expression que nous connaissons aujourd’hui, les Français préféraient dire « jeter sa langue au chien ». Mais cette formule n’est pas restée, jugée trop dévalorisante. En effet, cette « langue » était jetée comme un vulgaire reste de nourriture immangeable. Par analogie, l’interlocuteur serait le « chien », ce qui était peu agréable à entendre.

Mais comment sommes-nous passés de chien à chat ? Ce changement se serait produit au XIXe siècle, grâce à une autre femme de lettres : George Sand. Celle-ci a écrit dans un de ses ouvrages les mots suivants :

« Mettre quelque chose dans l'oreille du chat, c'était lui confier quelque chose qui devait rester secret, oublié. » 

Le chat, animal attentif, était considéré à l’époque capable d’écouter les confessions de ses maîtres. Comme un gardien secret, il sait tout mais ne dit rien.

Valgass

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