Molière est-il réellement mort sur scène ?

C’est une anecdote historique très répandue, mais est-elle véridique ? Molière, l’un des plus grands dramaturges français, aurait laissé s’échapper son dernier souffle sur scène, en pleine représentation du Malade Imaginaire, en 1673. 

Un dramaturge de renom 

De son vrai nom Jean-Baptiste Poquelin, Molière est souvent considéré comme le plus dramaturge de France. Avec un total de 33 pièces, il est l’auteur classique le plus lu dans le pays, après Guy de Maupassant. 

C’est au cours du mois de février 1673 qu’il perd la vie, après une quinte de toux et des crachats de sang alarmants. 

La dernière représentation 

Le 17 février 1673, Molière représente pour la dernière fois sur scène Le Malade Imaginaire. Incarnant le rôle principal d’Argan, il souffre depuis le début de la période hivernale d’un rhume et d’une fluxion sur la poitrine. Jean-Baptiste Poquelin préfère mettre de côté ses douleurs et assume son rôle de comédien jusqu’au bout en performant devant le public. 

Molière lisant le Tartuffe chez Ninon de Lenclos, Nicolas-André Monsiau (1802)​

Alors qu’il joue sur les planches, la toux se renforce, rendant plus crédible encore son personnage d’Argan, hypocondriaque et « malade imaginaire ». Toutefois, Molière parvient à conclure la pièce, malgré les rumeurs que l’on connaît aujourd’hui. 

La faute à une pleurésie 

Mais à cause du manque de soin et du surménage, Molière retourne chez lui éreinté et plus souffrant que jamais. Livré à une toux sans précédent, il se surprend à cracher du sang et comprend très rapidement que sa mort se profile. En réalité, l’artiste se rompt une veine : ses poumons se remplissent de sang et ses heures sont comptées. 

Molière fait donc appel à plusieurs prêtres afin de se confesser une dernière fois. Mais le métier de comédien étant férocement blâmé par les hommes d’Église du XVIIIe siècle, la plupart des convoqués refusent de venir. De fait, le théâtre est synonyme de mensonges, de travestissements et de tromperies, donc de vices.

Un prêtre finit par accepter, mais celui-ci arrive trop tard. 

Un enterrement sobre 

Renié par l’Église, Molière n’est donc pas enterré aussi dignement que pouvaient l’être les chrétiens. Son corps sera inhumé sans cérémonie au cimetière de la chapelle Saint-Joseph. 

La plupart de ses contemporains exprimeront une certaine hostilité à son égard, du fait des nombreuses polémiques et scandales qu’ont engendré ses pièces. D’autres dresseront des éloges, comme La Fontaine.

Valgass

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