Comme dans tous les autres domaines de l’art, l’architecture est soumise à des courants artistiques qui fluctuent et qui se transforment au fil des siècles. Alors que les constructions anciennes se démarquent pour leur somptuosité et leur richesse, les bâtiments modernes se caractérisent par une simplicité et un minimalisme étonnants. Assistons-nous au déclin de l’architecture ?
→ Un essor flamboyant
L’un des mouvements architecturaux les plus ancrés dans les quartiers urbains modernes est sans aucun doute le brutalisme. Né dans les années 1950 au Royaume-Uni, ce courant se caractérise par des constructions minimalistes, revêtant des matériaux bruts tel le béton ou la brique, et arborant des formes géométriques monochromes.
Souvenir d'un futur, Laurent Kronental
C’est donc dans la période d’après-guerre que ce style connaît un essor foudroyant, en partie grâce aux architectes Ernö Goldfinger, Le Corbusier, Louis Kahn ou encore Alvar Aalto.
→ De nombreux bénéfices
Ces caractéristiques propres au brutalisme soulèvent de terre des bâtiments à première vue sans âme, uniquement tournés vers le profit et l’efficacité. Les années 1950 voient en effet la construction de nombreux bâtiments de ce genre, dans le but de réparer les destructions massives engendrées lors de la Seconde Guerre mondiale.
Le plus du brutalisme : des projets peu coûteux et rapidement mis sur pied. Ces bénéfices ont été particulièrement appréciés dans l’Europe de l’Est communiste à partir des années 1960. Voilà pourquoi ces pays sont souvent associés à des images de bâtiments gris, tristes et uniformes.
L'architecture soviétique en Arménie
→ Une révulsion grandissante
Mais le fait est que les bâtiments brutalistes sont composés de formes géométriques répétées encore et encore... L’usage récurrent du béton brut, de la brique, du verre, de l’acier ou encore de la pierre donne un rendu maussade, qui a inspiré un grand dégoût à partir de la fin du XXe siècle.
L’hôtel de ville de Boston a malheureusement été élu « bâtiment le plus laid au monde », dans un sondage en 2008.
D’un autre côté, d’autres œuvres brutalistes sont hautement considérées, voire même protégées : c’est le cas de l’église Notre-Dame de Royan, construite en 1955 et considérée comme un chef-d’oeuvre de l’architecture moderne.
L'église Notre-Dame de Royan, Adrien Roussel
Valgass
L’architecture moderne est-elle sans âme ?