Des résidus de crème solaire prélevés dans la glace arctique

La pollution de l’environnement par l’Homme n’est plus à prouver. Nous savons très bien que nos activités perturbent intensément les milieux naturels, notamment les pôles, qui souffrent plus que toutes les autres régions du réchauffement climatique. Récemment, des chercheurs ont fait la découverte de traces de produits chimiques dans les glaciers en Arctique, produits communément utilisés dans les protections solaires.

Des résultats inquiétants

Ces recherches, menées plus précisément dans les îles du Svalbard, ont été révélées au grand jour dans la revue scientifique Science of the Total Environment. Elles montrent que des traces de produits chimiques utilisés dans la fabrication de crème solaire ont été retrouvées dans la neige de Svalbard.

Menée entre avril et mai 2021 par des chercheurs de l’université de Ça’ Foscari à Venise, cette étude avait pour but de mesurer les concentrations de produits chimiques dans la neige du Nord-ouest de Spitzberg ainsi que de mettre la main sur leur origine.

Des échantillons ont été prélevés à différents endroits, que ce soit proches de zones urbanisées ou en plein milieu d’une terre sauvage. Les résultats, certes attendus, n’en restent pas moins préoccupants.

Une quantité de produits chimiques dangereuse

Les chercheurs ont retrouvé des parfums et des filtres UV régulièrement utilisés dans les protections solaires. Certains de ces produits sont des perturbateurs endocriniens. Ils possèdent de fait une influence néfaste sur les environnements 

"Des composés chimiques comme l'oxybenzone sont susceptibles de s'infiltrer dans l'eau puis d'être absorbés par les coraux. Ces substances peuvent alors perturber la reproduction et le cycle de croissance des coraux, conduisant ainsi à leur blanchissement​", précisait National Geographic dans un article du 14 mai 2018.
Nos résultats démontrent le rôle du transport atmosphérique à longue distance dans l’acheminement de ces contaminants émergents vers les régions éloignées", conclut Marco Vecchiato, chercheur à l’université de Ça’ Foscari.


Vers une directive à l’échelle européenne ?

L’ANSES (Agence Nationale de Sécurité Sanitaire de l’Alimentation, de l’Environnement et du Travail) demande déjà plusieurs mois au gouvernement une restriction sur l’utilisation de telles substances, et ce à l’échelle européenne. L’octocrylène, présent dans les protections solaires, est un des produits les plus dangereux pour la santé et pour l’environnement.

Reste à savoir quelle trajectoire prendra cette négociation.

Valgass

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