Après le tag de l’Origine du Monde, le Musée d’Orsay porte plainte

Prêté au centre Pompidou-Metz pour une exposition temporaire, le célèbre tableau de Gustave Courbet, L’Origine du monde, s’est récemment vu recouvert de peinture rouge par l’artiste franco-luxembourgeoise Deborah de Robertis ce lundi 6 mai 2024. Suite à cet acte de vandalisme, le Musée d’Orsay a annoncé porter plainte.

→ Une « performance » porteuse d'un message

Protégée par une vitre au centre Pompidou-Metz, la toile a été endommagée par Deborah de Robertis, au travers d’une « performance » féministe que l’artiste intitule « On ne sépare pas la femme de l’artiste ». La jeune femme est connue pour s’exposer dénudée dans les lieux publics, la confrontant ainsi à de nombreux déboires judiciaires.

En tout, cinq œuvres ont été vandalisées, taguées de « Me too » à la peinture rouge. Des tags qui cherchent à véhiculer un message sensible sur le monde de l’art et les comportements de certains hommes de ce milieu. Deborah de Robertis dénonce dans une lettre ouverte les agissements de ces derniers, qu’elle qualifie de « censeurs », « calculateurs », voire même « prédateurs ».

Deborah de Robertis, DR Christian Wilmes

Après avoir tagué les œuvres d’art, la performatrice franco-luxembourgeoise ainsi que ses complices féminines ont scandé frénétiquement et sans relâche les mots « Me Too » face aux quelques visiteurs et caméras qui se sont immédiatement brandies sur leurs visages.

→ La réaction virulente du Musée d’Orsay

Fort heureusement, toutes les œuvres vandalisées étaient protégées par une vitre, y compris la plus célèbre d’entre elles, L’Origine du monde, réalisée par Gustave en Courbet en 1866. Malgré les protections, quelques marques subsistent sur les toiles et peuvent potentiellement être indélébiles, d’après le Musée d’Orsay dans un récent communiqué :

« Maculée de peinture rouge, l’œuvre a été décrochée pour examen par une restauratrice qualifiée. Le cadre a reçu de nombreuses projections de peinture qui pourraient laisser des traces durables même après restauration »

Ces inconvenances ont amené le musée à porter plainte. La toile, trop endommagée, ne pourra être réincorporée au sein de l’exposition, cette dernière se terminant le 27 mai. L’accusation d’Orsay repose également sur le vol d’une des œuvres d’art, une broderie rouge sur tissu d’Annette Message intitulée Je pense donc je suce (1991).

Face à cette plainte, la principale intéressée s’est dépêchée de réagir et de se défendre :

« J’ai évidemment utilisé un matériau non agressif qui disparaît à l’eau. Cette façon de diaboliser, de criminaliser et de dramatiser la performance est un classique du genre. Car l’urgence pour le musée, à cet instant précis, est d’invisibiliser les accusations portées contre le curateur. »

→ Un tableau historique endommagé

L’Origine du monde, de Gustave Courbet, représente en gros plan un sexe de femme, dans un ton réaliste souvent jugé provoquant. Destiné au diplomate turco-égyptien Khalil Bey, il est exposé au musée d’Orsay depuis 1995.

De par son sujet quelque peu osé, le réalisme de la toile a pu provoquer quelques remous au cours des siècles, bravant notamment la bienséance du Second Empire. Il s’agit aujourd’hui d’un des tableaux les plus célèbres du XIXe siècle.

L'Origine du monde, Gustave Courbet (1866)

Valgass

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